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Inshudat el Fuad
 أنشودة الفؤاد

Historique

La Chanson du Coeur  dans le cinéma musical égyptien 

 

La comédie musicale égyptienne a contribué de manière décisive au succès du cinéma égyptien. Elle a recyclé les deux formes traditionnelles indigènes et occidentales de la musique et la danse, et a ainsi développé une forme nouvelle et authentique de ces arts en un genre. Le musical apparaît toujours en alliance avec d'autres genres répandus qu'ils soient mélodrame, comédie ou même réalisme.

L'introduction du son au cinéma fut un facteur important dans la promotion du film musicale égyptien spécifiquement et dans le développement d'un cinéma national dans son ensemble, non moindre vu la prédominance des produits européens et américains dans le marché du film. Le son établissait une barrière linguistique entre les films importés et le public régional qui ne pourrait être surmontée que par le doublage ou le sous-titrage. Le doublage est encore rare en Egypte, principalement à cause des coûts, et le sous-titrage est problématique en raison du taux d'analphabétisme élevé.

Ainsi, le son ouvrit une nouvelle possibilité pour les spectateurs pour se relier à leur culture exprimée en musique et langage autochtone. Il est donc pas étonnant que l'un des deux premiers films sonores égyptiens qui sont apparus en 1932 était une comédie musicale: Unshudat al Fu'ad / La Chanson du coeur. Il a été dirigé par Mario Volpe et interprété la chanteuse Nadra. 

Le premier film égyptien à exporter avec succès à d'autres pays arabes fut également une comédie musicale: al Warda al-Bayda La rose blanche (1933) réalisée par Muhammad  Abd al-Wahab et dirigé par Muhammad Karim. Le succès de ce film, contrairement à Unshudat al-Fu'ad, était non seulement en raison de la popularité de Abdel Wahhab (comme pour Nadra), mais aussi à une bien meilleure intégration de la musique dans le récit. 

Conseillé par son metteur en scène, Abd al-Wahhab a renoncé aux introductions instrumentales longues traditionnelles des chansons arabes et les a limite a un maximum de six minutes.
Bien que Abd al-Wahhab ait joué seulement dans sept films, il est resté une source d’inspiration musicale pour le cinéma jusqu'à sa mort en 1991, composant des chansons pour d’innombrables films. Dans ses œuvre
s, il a introduit de nouveaux rythmes, à la fois européens et d’Amérique latine, tels que la rumba, la samba, le tango et le fox-trot.

 

Source : Companion encyclopedia of Middle East and North African cinema  By Oliver Leaman

« Cette distinction ( premier film sonore musical egyptien) va à La Chanson du Cœur de Mario Volpi.
Les historiens du cinéma ont tendance à ignorer ce film parce qu'il a été dirigé par un Italien, Mario Volpi, et parce que le r
éalisateur n’a fait aucun effort pour utiliser la musique dans le cadre de l'histoire. »

Source : Constructions sociales du nationalisme au Moyen-Orient (Suny Series en études du Moyen-Orient) Par Fatma Muge Gocek